Dans le cadre du programme
GéoFrance 3D* , une campagne de sismique réfléxion va être réalisée
dans le Massif armoricain, du 11 au 25 septembre, afin de visualiser les
racines de la chaîne hercynienne, une ancienne chaîne de montagne
aujourd'hui érodée, qui constitue le socle du territoire français.
Cette campagne de mesures sera coordonnée par une équipe du BRGM, en
collaboration avec des chercheurs du CNRS et de laboratoires
universitaires dont celui de Géosciences Rennes. La réalisation des
travaux sera assurée par la Compagnie Générale de Géophysique
Observer le sous-sol profond du Massif armoricain pour mieux connaître
l'histoire de la chaîne hercynienne
Il y a plus de 300 millions d'années s'étendait en Europe une chaîne
de montagne dont les reliefs et l'extension étaient comparables aux Alpes
actuelles. A cette époque, l'Afrique et l'Europe du Nord étaient entrées
en collision pour former un super continent, la Pangée. Du Portugal au
Massif de Bohême, en passant par le Massif armoricain et le Massif
Central, s'élevait la chaîne hercynienne, gigantesque cicatrice entre
ces deux blocs continentaux.
Le Massif armoricain est l'un des territoires les plus riches
d'enseignement sur la chaîne hercynienne. Les empreintes des phénomènes
géologiques qui ont marqué son édification, son démantèlement et son
érosion sont particulièrement bien préservées : zones de cisaillement
(déformations liées aux déplacement des roches), remontées de
plusieurs dizaines de km de roches très profondes ayant subi des
pressions considérables, mise en place de nombreux massifs granitiques,
formation de bassins sédimentaires.
Cependant, la dimension verticale qui seule peut appréhender l'extension
en profondeur de cette grande cicatrice de l'écorce terrestre et
identifier les moteurs de la collision entre Afrique et Europe du Nord
n'est toujours pas connue.
Lancé en 1994 par le BRGM, le CNRS et le Ministère de la Recherche
scientifique, GéoFrance 3D est un programme de recherche dont l'objectif
est de cartographier le sous-sol de la France en 3 dimensions.
Lire en profondeur grâce à la sismique réflexion
La principale méthode d'observation indirecte du sous-sol est
l'enregistrement des ondes acoustiques envoyées dans le sous-sol au moyen
de sources vibratoires. Qu'elles soient naturelles (séismes) ou
artificielles, les ondes se propagent à des vitesses différentes selon
la nature, l'état thermique et la porosité des roches.
Ainsi, à l'instar d'une échographie, les méthodes d'études sismiques révèlent
l'extension et la géométrie des blocs géologiques et cela à 5, 10,
voire 30 km de profondeur et plus.
Dans le cas présent, cinq camions vibreurs enverront, dans le sous-sol,
des ondes de très faible amplitude qui seront enregistrées, en surface,
à l'aide d'enregistreurs très sensibles, les géophones.
Un profil sismique d'une longueur de 65 km sera réalisé entre
Saint-Hilaire de Chaléons au sud, vers Couëron sur la rive nord de la
Loire, et au nord jusqu'à Derval (hameau de Vieux-Bourg, à l'est de
Derval).
Ces travaux viendront compléter les études entreprises dans la même région,
en 1997 et 1999, durant lesquelles avaient été réalisés des profils
d'enregistrements de séismes lointains. Les premiers résultats obtenus
ont révélé l'existence de différences structures à l'échelle régionale
à l'intérieur de la croûte terrestre et sous celle-ci, jusqu'à 120 km
de profondeur.
Des images profondes pour valider la compréhension des phénomènes géologiques
Si la carte géologique fournit l'image actuelle de la chaîne
hercynienne, les géologues cherchent à détecter les empreintes des
transformations subies par les roches, comme autant d'indices leur
permettant de reconstituer l'histoire et la structure de la chaîne.
La zone qu'ils étudient aujourd'hui est une région clé pour comprendre
l'édification de cette chaîne entre 350 et 300 Millions d'années.
Ainsi, le programme de recherche scientifique GéoFrance 3D, qui mobilise
toutes les disciplines des Sciences de la Terre (géologie, géophysique,
géomorphologie, géochronologie), permet de mieux comprendre la planète
et de la préserver en contribuant à une exploitation raisonnée de ses
ressources naturelles.
Pour de plus amples
informations vous pouvez contacter les responsables du projet
Monsieur Jean-Pierre BRUN - Géosciences Rennes (02 99 28 60 94, fax 02 99
28 26 93, Jean-Pierre.Brun@univ-rennes1.fr)
Monsieur Pol GUENNOC - BRGM - Orléans (02 38 64 34 01, fax 02 38 64 36
85, p.guennoc@brgm.fr)
ou le responsable du Programme GéoFrance3D
Patrick Ledru (02 38 64 32 19, fax 02 38 64 33 34, p.ledru@brgm.fr) |